Rencontre avec Bertrand Roger
3 questions à Bertrand Roger
Dès les premiers échanges, nous comprenons très vite que Bertrand exerce avec passion et bienveillance son métier. Nous n’avons pas seulement affaire à un agent de déchetterie, mais bien à un agent valoriste, un véritable ambassadeur du territoire en faveur de l’environnement. Pédagogue, il prend plaisir à expliquer l’intérêt du tri et du recyclage, prend le temps de guider les usagers vers les nouvelles filières de tri pour les accompagner au mieux à tous ces changements depuis la réouverture du centre.
Bertrand s’est prêté au jeu de l’interview en répondant à 3 questions :
Depuis la réouverture du centre de tri, quels sont les principaux changements pour les usagers ?
« Pour les usagers, il y a eu de nombreux changements, la déchetterie est plus grande, elle comporte plus de filières, les bennes sont doublées. Mon rôle est de les guider, les accompagner sur ce nouveau site, certains demandent même des plans. Cette communication permet l’installation d’une confiance mutuelle, nous prenons le temps de faire le tour du centre de tri avec les personnes si besoin, afin de tout leur expliquer, comme le sens unique de circulation ou bien les consignes de sécurité.
La grosse nouveauté du centre, c’est la cyclab’Box. Cette zone de libre-échange entre les usagers de 140m², qui n’existait pas avant, leur permet de déposer les objets qu’ils n’arrivent pas à vendre ou de s’en débarrasser. C’est un peu leur dernière chance avant d’être jetés dans la benne. Mais ça fonctionne plutôt bien ! Les déchets des uns deviennent les petits trésors des autres. Un bon tiers, voire la moitié des objets présents dans la cyclabox sont dédiés à l’enfance (livres, jouets, matériel de sport).
En résumé, les principaux changements concernent la taille de la déchetterie, la diversité des filières, l’accompagnement que l’on apporte aux usagers et bien-sûr la Cyclab’box
Pour nous, les agents, cela implique un peu plus de travail du fait de la taille du centre de tri, de l’augmentation de ses filières, de la zone de réemploi. Cela implique forcément aussi plus de pédagogie et d’aide aux usagers. Mais c’est avec plaisir et dans la bonne humeur qu’on accueille les habitants. Ce centre de tri est de taille humaine, on se parle, on se connait, il y a une certaine fidélité des usagers. L’ambiance de travail est bonne. »
Quel est votre relation avec les usagers ?
« Malgré quelques récalcitrants, j’ai de très bons rapports avec les usagers. Évidemment, il faut parfois lever le ton pour faire respecter le règlement intérieur pour la sécurité de tous, mais c’est très rare.
Une confiance mutuelle s’est installée. L’usager ne craint pas de demander où jeter ses déchets, et même de dire s’il a commis une erreur de tri. C’est très important pour nous afin de pouvoir sortir le déchet de la benne et l’attribuer ensuite à sa bonne destination. Une erreur peut arriver, il faut savoir dédramatiser l’action. J’apprécie beaucoup le côté humain.
Plus qu’un simple travail alimentaire, c’est un travail de passion. Mes missions me permettent d’agir en faveur de l’environnement et m’amènent finalement à être un ambassadeur en étant agent valoriste, pour servir l’écologie et l’économie de mon territoire. »
Quel est votre plus-value ?
« J’essaie d’avoir ce sourire au quotidien, de mettre mes problèmes de côté lorsque j’arrive au travail, de m’appuyer sur mes expériences passées pour être rigoureux, à l’écoute des usagers et les accompagner au mieux dans le tri et la valorisation des déchets. Je prends le temps pour leur expliquer l’importance du tri (impact sur l’environnement, coût de recyclage…).
Afin de sensibiliser les enfants sur le don, l’échange et le recyclage, j’incite les parents à amener leurs enfants les mercredis et samedis au centre, pour faire de la pédagogie et leur expliquer le fonctionnement de la Cyclab’box. »